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Lettre ouverte commune aux boutiques virtuelles d’applications

Le commissaire à la protection de la vie privée du Canada fait partie des 23 autorités de protection de la vie privée de partout dans le monde qui ont signé une lettre ouverte aux exploitants de sept boutiques virtuelles d’applications les exhortant à rendre obligatoire, pour toute application qui recueille des renseignements personnels, l’ajout d’un lien vers la politique de confidentialité de l’application. La lettre datée du 9 décembre 2014 a été envoyée à Apple, Google, Samsung, Microsoft, Nokia, BlackBerry et Amazon.com, mais elle est destinée à toutes les entreprises qui exploitent une boutique virtuelle d’applications.

Le 9 décembre 2014

Mesdames/Messieurs,

En notre qualité d’autorités chargées de la protection de la vie privée, nous tenons à attirer votre attention sur un enjeu important pour les individus lié à la vie privée qui concerne les applications mobiles. La présente est adressée à quelques acteurs clés qui exploitent des boutiques virtuelles d’applications, mais nos conseils et nos recommandations sont destinés à tous les exploitants de ce type de boutiques.

Le deuxième ratissage annuel pour la protection de la vie privée réalisé sous l’égide du Global Privacy Enforcement Network (GPEN), auquel participaient 26 autorités dans le domaine, a eu lieu cette année. Il a permis d’en savoir plus sur les types d’autorisations demandées par plus de 1 200 applications parmi les plus répandues dans le monde et sur la mesure dans laquelle les pratiques de protection des renseignements personnels de chaque application sont communiquées aux clients.

Dans de nombreux cas, les applications semblaient recueillir des renseignements personnels, mais elles n’affichaient aucune politique de confidentialité (ni aucune autre information en amont sur la protection de la vie privée), empêchant ainsi les utilisateurs de prendre une décision éclairée concernant la collecte, l’utilisation ou la communication de leurs renseignements personnels. Il s’agit là d’une des observations particulièrement préoccupantes du ratissage. D’après nos constats, la plupart des boutiques virtuelles permettent aux concepteurs d’applications d’afficher un lien menant à leur politique de confidentialité, mais cette pratique ne semble pas obligatoire.

Or, s’il incombe manifestement aux concepteurs d’applications de communiquer leurs pratiques de protection des renseignements personnels, les développeurs de systèmes d’exploitation pour appareils mobiles et les exploitants de boutiques virtuelles d’applications jouent un rôle essentiel dans les interactions des utilisateurs avec les applications proposées par les boutiques virtuelles. Ces boutiques constituent un important carrefour de consommation où les utilisateurs peuvent chercher de nouvelles applications, lire les évaluations et avoir accès à de l’information concernant une application avant de la télécharger – et cette information est mise à leur disposition pour les aider à prendre des décisions éclairées relativement aux produits proposés.

Comme dans tout autre lieu de commerce, on s’attend à ce que les problèmes de protection des consommateurs soient réglés de manière efficace et dans le respect de la vie privée.

Les boutiques virtuelles d’applications permettent déjà de communiquer beaucoup d’information au sujet des applications, notamment leurs caractéristiques, les groupes d’âges qu’elles visent, l’espace mémoire qu’elles occupent et de quelle version il s’agit. Comme nous l’avons mentionné, des liens menant à la politique de confidentialité sont parfois affichés dans la description des applications dans les boutiques virtuelles, mais le ratissage a montré que cette pratique n’est pas appliquée systématiquement. Compte tenu du large éventail de renseignements stockés sur les appareils mobiles et de leur degré de sensibilité éventuel, nous sommes convaincus que la communication des pratiques de protection des renseignements personnels (par exemple des liens menant à la politique de confidentialité) devrait être obligatoire (et non facultative) dans une boutique virtuelle dans le cas des applications qui recueillent des renseignements personnels à partir d’un appareil mobile. Ces liens offrent aux utilisateurs un moyen simple et pratique d’obtenir l’information concernant la protection de la vie privée dont ils ont besoin pour être renseignés comme il se doit sur la collecte et l’utilisation de leurs renseignements personnels avant de décider de télécharger une application.

Toutes les autorités chargées de la protection de la vie privée signataires de la présente sont convaincues que les exploitants de boutiques virtuelles d’applications devraient agir en tant qu’entreprises socialement responsables et s’engager au minimum à exiger que chaque application susceptible de recueillir des renseignements personnels ou d’y avoir accès offre aux utilisateurs en temps opportun la possibilité de consulter leur politique de confidentialité. C’est pourquoi nous nous attendons à ce que tous ces exploitants suivent ce conseil, si ce n’est déjà fait, et mettent en place les protections nécessaires pour assurer la transparence des pratiques associées aux applications proposées dans leur boutique.

Veuillez agréer, Madame/Monsieur, nos salutations distinguées,

 

La commissaire à l'information et à la protection de la vie privée de l'Alberta,

Original signé par

Jill Clayton

 

Le commissaire à la protection de la vie privée de l’Australie,

Original signé par

Timothy Pilgrim

 

Le commissaire d'État pour la protection des données de Bade-Wurtemberg,

Original signé par

Jörg Klingbeil

 

Le président de l’autorité de protection des données dans le secteur privé de Bavière,

Original signé par

Thomas Kranig

 

Le président de la Commission de la protection de la vie privée, Belgique,

Original signé par

Willem Debeuckelaere

 

Le commissaire à la protection de la vie privée du Canada,

Original signé par

Daniel Therrien

 

Le surintendant délégué à la protection des données personnelles, Colombie,

Original signé par

José Alejandro Bermúdez Durana

 

La commissaire à l'information et à la protection de la vie privée de la Colombie-Britannique,

Original signé par

Elizabeth Denham

 

Le vice-président du bureau pour Internet et la sécurité, Corée du Sud,

Original signé par

Dr Byung Gyu No

 

Directeur général, Bureau d'inspection de la protection des données de l'Estonie,

Approuvé électroniquement

Dr Viljar Peep

 

L’ombudsman chargé de la protection des données, Finlande,

Original signé par

Reijo Aarnio

 

Présidente de la CNIL,

Original signé par

Isabelle Falque-Pierrotin

 

Le commissaire à la protection des données de Gibraltar,

Original signé par

Paul J. Canessa

 

Le commissaire à la protection des données et de la vie privée de Hong Kong,

Original signé par

Allan Chiang

 

La commissaire à la protection des données de l’Irlande,

Original signé par

Helen Dixon

 

Le dirigeant de l’autorité pour le droit, l'information et les technologies, Israël,

Original signé par

Alon Bachar

 

Le Garante per la protezione dei dati personali (Italie),

Original signé par

Antonello Soro

 

La coordonnatrice du bureau de la protection des données personnelles de Macao – Chine,

Original signé par

Chan Hoi Fan

 

Le commissaire de la protection de la vie privée de la Nouvelle-Zélande,

Original signé par

John Edwards

 

Le commissaire à la protection des données de Norvège,

Original signé par

Bjørn Erik Thon

 

Le président de l’autorité de protection des données des Pays-Bas,

Original signé par

Jacob Kohnstamm

 

Le commissaire à l’information du Royaume-Uni,

Original signé par

Christopher Graham

 

Le commissaire à la protection de la vie privée et des données personnelles, commissariat à la protection de la vie privée de l’État de Victoria, Australie

Approuvé électroniquement

David Watts

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